Situation au Proche-Orient, guerre en Ukraine…. Ce qu’il faut retenir des déclarations d’Emmanuel Macron à Bruxelles
Le président de la République a évoqué la situation au Proche-Orient ainsi que la rencontre Orban-Poutine lors d’une conférence de presse, intervenant au dernier jour du sommet de l’Union européenne au siège de l’UE à Bruxelles.
Ce vendredi 27 octobre 2023, le président de la République a donné une conférence de presse lors du second et dernier jour d’un sommet de l’Union européenne, au siège de l’UE à Bruxelles. Emmanuel Macron a notamment appelé à une «trêve humanitaire» et à évacuer «dans les meilleurs délais» ses ressortissants se trouvant dans la bande de Gaza. Il a aussi évoqué la rencontre Orban-Poutine… Le Figaro fait le point sur ses déclarations.
Appel à une «trêve humanitaire»
Emmanuel Macron a notamment appelé à une «trêve humanitaire» dans la guerre entre Israël et le Hamas pour «organiser la protection» des populations civiles dans la bande de Gaza, estimant que la riposte israélienne devait «mieux cibler» les «terroristes». «Nous reconnaissons totalement le droit et la volonté légitime de lutter contre le terrorisme. Nous sommes prêts à y apporter notre aide. Mais nous considérons que le blocus complet, le bombardement indifférencié et plus encore la perspective d’une opération massive terrestre ne sont pas de nature à protéger comme il se doit les populations civiles», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.
«Une trêve humanitaire est aujourd’hui utile pour pouvoir protéger ceux qui sont sur le terrain, qui ont subi des bombardements», a affirmé le chef de l’État. Il est allé au-delà de la déclaration commune des dirigeants des vingt-sept pays de l’Union européenne, qui avaient demandé des «pauses» pour faciliter l’aide humanitaire. Semblant déplorer ce «débat très long», Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’«une trêve humanitaire pour protéger les populations», négocier la libération des otages, «régler le problème des hôpitaux qui est très compliqué».
Évacuer «dans les meilleurs délais» ses ressortissants se trouvant dans la bande de Gaza
Selon le président français, la riposte israélienne doit «mieux cibler l’action utile contre les terroristes». «Il est indispensable que la distinction soit faite dès le début, très clairement, avec les populations civiles. Sinon, le risque est celui de l’embrasement, de la confusion des esprits. Et paradoxalement, je pense que c’est aussi très contreproductif pour la sécurité d’Israël», a-t-il plaidé.
Emmanuel Macron, qui avait évoqué lors d’une tournée au Proche-Orient mardi et mercredi l’idée d’une «coalition internationale» pour lutter contre le Hamas à l’instar de ce qui existe contre le groupe jihadiste État islamique, a expliqué qu’il proposerait aux «partenaires» de la France une réunion «pour structurer cette initiative».
La France veut aussi évacuer «dans les meilleurs délais» ses ressortissants se trouvant dans la bande de Gaza, assiégée et bombardée par Israël, a annoncé le président. Selon Paris, une cinquantaine de Français se trouvent actuellement à Gaza, mais en comptant les familles et les agents de l’institut français sur place, cela porte à 170 le nombre de personnes dont la France veut assurer la protection. «Nous souhaitons les évacuer dans les meilleurs délais. C’est ce qu’on est en train d’organiser avec à la fois les autorités palestiniennes et l’Égypte. Et c’est ce que plusieurs autres pays européens souhaitent faire en coordination avec nous», a-t-il déclaré.
Rencontre Orban-Poutine: cela ne devrait pas «affaiblir» l’UE
Emmanuel Macron a également indiqué qu’il n’entendait pas «juger» la rencontre entre le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président russe Vladimir Poutine, mais souligné que cela ne devrait pas «affaiblir» l’Union européenne dans son soutien à l’Ukraine. «On n’a absolument pas à interdire à un chef d’État ou de gouvernement de voir tel ou tel autre dirigeant», a-t-il déclaré à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.
«Cela ne me choque pas», a-t-il ajouté, évoquant la rencontre, mi-octobre en Chine, entre M. Orban et M. Poutine devenu un paria aux yeux des Occidentaux depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022. «Ce que je demande (…) c’est que, dans la situation où nous sommes vis-à-vis de la Russie, on n’utilise pas ces contacts bilatéraux pour négocier des choses (…) qui viendraient affaiblir l’unité qui est la nôtre», a-t-il ajouté.
«La Hongrie a décidé souverainement de rejoindre notre Europe»
Lors de son arrivée à Bruxelles jeudi, le premier ministre hongrois a revendiqué haut et fort ce tête-à-tête qui a fait grincer des dents au sein de l’UE. «Nous maintenons ouvertes toutes les lignes de communication avec les Russes. Sinon, il n’y aura aucune chance de paix», a-t-il lancé. «Il s’agit d’une stratégie, nous en sommes fiers», a-t-il insisté.
Le président français a lui mis en garde contre les comparaisons entre l’UE et la Russie. «Très souvent dans les discours de Viktor Orban ou d’autres, la comparaison est faite entre Bruxelles et Moscou. Il y a une différence fondamentale: c’est que l’Union européenne n’a pas envahi la Hongrie; la Hongrie a décidé souverainement de rejoindre notre Europe», a-t-il expliqué.
«Le peuple hongrois vit beaucoup mieux depuis qu’il a rejoint notre Europe, mais c’est un choix souverain (…) Si on confond un choix souverain avec un acte de domination militaire, alors c’est la confusion des esprits, et c’est grave», a-t-il conclu. La Hongrie a approuvé toutes les sanctions décidées par l’UE pour punir la Russie de son invasion de l’Ukraine, mais M. Orban s’est efforcé d’en adoucir certaines, a obtenu des dérogations et adopté une posture conciliante à l’égard de la Russie, qui reste une source-clé pour ses besoins énergétiques.
Par Le Figaro avec AFP.